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Boîte à outils de mise en œuvre de l’approche 7-1-7

L’approche 7-1-7 utilise un simple ensemble de trois mesures de la promptitude pour évaluer et améliorer les performances réelles des systèmes de détection et de réponse précoces :

  • 7 jours pour détecter une menace potentielle pour la santé publique;
  • 1 jour pour notifier une autorité de santé publique responsable de l’action ; et
  • 7 jours pour achever les mesures de réponse précoce.

L’approche 7-1-7 complète les mesures de capacités existantes, y compris l’outil d’auto-évaluation pour l’établissement de rapports annuels par les États Parties (SPAR) et l’outil d’Évaluation externe conjointe (EEC), en fournissant un cadre simple pour évaluer le fonctionnement des systèmes de détection des épidémies et de réponse précoce dans des conditions réelles. Cette approche complète les Analyses après action par des objectifs clairs de performance lors d’événements réels ainsi qu’un cadre permettant d’identifier les goulets d’étranglement au cours des premières phases des événements de santé publique.

La cible 7-1-7 est alignée sur le treizième Programme général de travail de l’OMS, qui comprend une mesure mondiale pour la détection, la notification et la réponse promptes aux menaces pour la santé publique. Elle pourrait également contribuer au suivi-évaluation des performances des systèmes de surveillance et des stratégies de surveillance intégrée des maladies et de réponse.

À propos

La présente boîte à outils est conçue pour aider les autorités de santé publique et leurs partenaires à mettre en œuvre l’approche 7-1-7.

Sur la base des enseignements tirés des projets pilotes menés dans huit pays, les sections suivantes présentent des conseils sur la manière dont les administrations peuvent mettre en œuvre, par étapes, l’approche 7-1-7 pour une amélioration continue des performances des systèmes de détection et de réponse précoces.

Des exemples spécifiques d’approches de mise en œuvre ou d’utilisation d’outils sont mis en exergue dans les encadrés « 7-1-7 en action ». Dans la mesure du possible, la mise en œuvre devrait se faire par le biais des structures existantes et tous les outils fournis sont destinés à être adaptés par les autorités chargées de la mise en œuvre.


Certaines administrations peuvent envisager d’appliquer uniquement des éléments spécifiques de l’approche 7-1-7 plutôt que de la mettre en œuvre dans son intégralité. Des exemples de ces utilisations spécifiques sont présentés ci-après, avec des liens hypertextes vers les orientations correspondantes dans cette boîte à outils.

Évaluation des performances d’un événement unique à l’aide de l’outil d’évaluation 7-1-7   

L’outil d’évaluation 7-1-7

Utilisation de l’approche 7-1-7 pour soutenir le plaidoyer politique

Soutenir le plaidoyer politique

Compilation de données 7-1-7 pour l’amélioration de la qualité ou la planification opérationnelle

La planification opérationnelle

  1. Contexte

    Une détection, une notification et une réponse précoces et efficaces sont essentielles pour contenir les foyers de maladies infectieuses et autres menaces pour la santé publique avant qu’elles ne s’aggravent. Dans l’optique d’améliorer l’identification et le contrôle de ces menaces, il est nécessaire de fixer des objectifs ambitieux mais réalisables et d’une évaluation et une amélioration continues des performances.

    Les épidémies et les pandémies récentes ont mis en évidence les limites des mesures de capacité de sécurité sanitaire existantes et ont souligné l’importance d’évaluer non seulement l’existence, mais aussi la performance, en temps réel, des systèmes nécessaires à la détection et à la réponse précoces. Des comités d’examen indépendants ont systématiquement recommandé de renforcer les outils et les processus d’évaluation fonctionnelle qui mesurent les capacités opérationnelles dans des situations réelles. [1]

    L’amélioration de la détection précoce et du contrôle rapide des menaces pour la santé publique nécessite une approche qui :

    • fixe des objectifs de performance clairs ;
    • quantifie les variations de performance ;
    • identifie les facteurs responsables de ces variations ; et
    • utilise ces informations pour soutenir l’amélioration des performances et le plaidoyer ciblé en faveur d’un financement supplémentaire.

    Le suivi des mesures de la promptitude pourrait être utilisé pour évaluer les tendances et identifier les améliorations à apporter aux capacités de détection et de réponse. [2] Cependant, chaque menace pour la santé publique est unique et les performances des systèmes de détection et de réponse varient. La compilation et l’examen réguliers des mesures de la promptitude permettent d’agréger les données relatives aux différents événements afin de mieux identifier les tendances et les types de menaces
    (par exemple, les maladies d’origine alimentaire ou hydrique, les maladies respiratoires, les maladies à transmission vectorielle, les fièvres hémorragiques virales, les épizooties), ainsi que les menaces qui pourraient nécessiter un soutien technique et financier supplémentaire afin d’améliorer les performances du système. Chaque menace sanitaire doit être une occasion d’apprendre et de s’améliorer.

    Ces dernières années, l’incapacité répétée à contenir des foyers locaux qui ont ensuite échappé à tout contrôle — SRAS, COVID-19 et Ebola — a démontré la nécessité de renforcer les efforts de réponse à l’échelle mondiale. L’approche 7-1-7 établit une cible simple pour la détection des épidémies et la réponse, qui permet aux entités de santé publique à tous les niveaux d’évaluer les progrès accomplis par rapport à des mesures de la promptitude clairs, d’identifier les goulets d’étranglement et de mettre en œuvre des actions visant à améliorer les performances.

    Table des Matières

    Section Outils d’accompagnement
    Étape 1 : 
    Coordonner l’établissement d’un plan de mise en œuvre avec les parties prenantes
    Étape 2 : 
    Saisir les données 7-1-7 en matière d’événements de santé publique
    Étape 3 :
    Impliquer régulièrement les parties prenantes à l’approche 7-1-7 pour une amélioration rapide des performances
    Étape 4 : 
    Synthétiser les performances 7-1-7 pour donner la priorité à la planification à long terme et à la responsabilisation
    Étape 5 : 
    Utiliser la cible 7-1-7 pour le plaidoyer et la responsabilisation
    1. Le Groupe indépendant sur la préparation et la riposte à la pandémie COVID-19 : Agissons pour que cette pandémie soit la dernière. 2021. https://theindependentpanel.org/wp-content/uploads/2021/05/COVID-19-Make-it-the-Last-Pandemic_final.pdf (consulté le 19 juin 2022).– Rapport du comité de révision du Règlement sanitaire international (2005) (RSI) 
    2. Impouma B, Roelens M, Williams GS, et al. Measuring timeliness of outbreak response in the World Health Organization African Region (Mesure de la promptitude de la réponse aux épidémies dans la région Afrique de l’Organisation mondiale de la santé), 2017-2019. Emerg Infect Dis 2020 ; 26 : 2555–64. Doi : 10.3201/eid2611.191766. 
  2. Coordonner l’établissement d’un plan de mise en œuvre avec les parties prenantes

    Lors de l’adoption de l’approche 7-1-7, il est essentiel d’identifier et de réunir les principales parties prenantes susceptibles de guider efficacement sa mise en œuvre. L’approche 7-1-7 peut être utilisée pour diverses fonctions, notamment l’évaluation et l’amélioration des performances des systèmes de surveillance et de réponse, la planification nationale et le plaidoyer. Par conséquent, il existe également de multiples moyens de coordonner la mise en œuvre par diverses institutions ou équipes. La présente section décrit les mesures à prendre pour que l’adoption et la mise en œuvre de l’approche 7-1-7 bénéficient d’un large soutien de la part des parties prenantes d’une part, et identifie les rôles et les responsabilités de ces dernières d’autre part.

    1.1

    Identifier les champions de l’approche 7-1-7

    Les champions sont des parties prenantes issues du gouvernement et susceptibles de diriger la gestion du changement, telles que des personnes ayant des responsabilités de direction en matière de surveillance, de réponse et/ou de planification de la préparation. Certes, la mise en œuvre de l’approche 7-1-7 ne doit pas être contraignante, mais elle peut nécessiter des ajustements de flux de travail, l’adoption de nouveaux outils et des responsabilités supplémentaires pour certains membres du personnel. L’expérience a montré que la mise en œuvre de l’approche 7-1-7 a plus de chances de déboucher sur une amélioration de la préparation aux épidémies avec l’adhésion d’au moins un champion capable de :

    • plaider en faveur de la mise en œuvre de l’approche 7-1-7 ;
    • assurer une supervision de haut niveau ;
    • initier la cartographie et l’implication des parties prenantes ;
    • réunir les parties prenantes pour examiner les progrès vers l’atteinte des objectifs ;
    • porter à l’attention des dirigeants les conclusions et les priorités de haut niveau issues de la mise en œuvre de l’approche 7-1-7.

    Une fois que les champions potentiels auront été identifiés et que l’approche 7-1-7 leur aura été présentée, il sera important d’évaluer leur intérêt et, si possible, de s’assurer qu’ils s’engagent à soutenir la mise en œuvre d’un projet pilote.

    Caractéristiques d’un champion 7-1-7
    1. Avoir un grand intérêt pour le renforcement de la sécurité sanitaire et l’approche 7-1-7 ;
    2. Être ou avoir été un leader d’opinion dans le domaine de la santé publique ;
    3. Être capable de travailler et de collaborer avec de multiples parties prenantes dans le domaine de la santé publique et dans d’autres secteurs ;
    4. Être un communicateur convaincant doté de solides compétences en matière de plaidoyer et de négociation.
    1.2

    Cartographie des parties prenantes et des institutions

    Après l’identification du ou des champion(s), il convient d’obtenir rapidement la contribution d’un groupe important de parties prenantes capables de contribuer à l’atteinte de la cible 7-1-7, notamment :

    1. les parties prenantes chargées de la surveillance et de la réponse dans les secteurs de la santé humaine, de la santé animale et de l’environnement ;
    2. les équipes de préparation, de planification ou de suivi-évaluation qui facilitent les évaluations et la planification du Règlement sanitaire international (RSI) ;
    3. les parties prenantes au financement, y compris les représentants des ministères des finances (pour le financement national), des banques multilatérales de développement et des partenaires bilatéraux ;
    4. les parties prenantes gouvernementales responsables de la coordination multisectorielle, les décideurs politiques et les parlementaires ;
    5. Les parties prenantes du milieu de la recherche et de l’enseignement, tels que les universités et les instituts de recherche ;
    6. les autres parties prenantes concernées, notamment les groupes de pression, la société civile et les représentants des communautés.

    Les parties prenantes susmentionnées peuvent jouer différents rôles dans le soutien à la mise en œuvre de l’approche 7-1-7, tel que décrit dans le tableau ci-après. Si nécessaire, les pays peuvent opter pour l’utilisation d’un Outil de cartographie des parties prenantes en vue de leur identification.

    Rôle Description Partie prenante impliquée
    Coordination Décrite à l’ Étape 1.3
    Étant donné l’implication dans la mise en œuvre de l’approche 7-1-7 de plusieurs équipes au sein des institutions et des ministères, et entre eux, un mécanisme de coordination est nécessaire pour superviser la mise en œuvre globale et responsabiliser les différentes équipes.
    Autorité dont les rôles et les responsabilités couvrent la surveillance de la santé publique, la préparation et la réponse aux situations d’urgence.
    Saisie des données 7-1-7 Décrite à l’ Étape 2
    Les données relatives à la promptitude doivent être enregistrées, analysées et communiquées. Idéalement, la collecte des données devrait être effectuée en temps réel par les personnes directement impliquées dans la réponse.
    L’autorité de santé publique responsable des activités de réponse collabore avec les acteurs de la surveillance et « une santé » afin de veiller à ce que les équipes chargées de la collecte des données disposent des relations pertinentes pour les différents événements de santé publique.
    Amélioration des performances Décrite à l’ Étape 3
    L’amélioration des performances implique l’utilisation des données 7-1-7 pour identifier les goulets d’étranglement et prendre des mesures correctives immédiates.
    Autorité de santé publique qui supervise le déploiement des équipes de réponse rapide et a la capacité de s’attaquer aux goulets d’étranglement identifiés. En outre, il convient de prendre en compte les parties prenantes susceptibles d’organiser des examens réguliers des performances de l’approche 7-1-7 impliquant les équipes compétentes en matière de détection, de notification et de réponse.
    Planification nationale Décrite à l’ 
    Étape 4

    La mise en œuvre de l’approche 7-1-7 génère des informations sur les goulets d’étranglement en matière de détection, de notification et de réponse. Ces informations, synthétisées à l’occasion de plusieurs événements, peuvent ensuite être utilisées pour documenter les priorités de financement à long terme et les activités de planification.
    Équipes concernées au sein d’une autorité de santé publique responsable du RSI, du PANSS ou d’une autre planification stratégique nationale en matière de santé, de la mise en œuvre ou du suivi-évaluation. En outre, il convient de prendre en compte les parties prenantes multisectorielles nécessaires à la validation de la planification et à l’intégration dans les cycles de planification et de budgétisation (par exemple, cellule de planification, ministère des finances).
    Communication et plaidoyer Décrite à l’ 
    Étape 5

    La cible 7-1-7 fournit des mesures claires et quantifiables pouvant être utilisées pour démontrer les progrès réalisés dans le cycle de préparation et de réponse aux situations d’urgence. Elle permet également aux décideurs politiques d’identifier facilement les goulets d’étranglement et de donner la priorité aux activités nécessitant des efforts de plaidoyer et une mobilisation des ressources.
    Les autorités ayant une forte voix et une influence pouvant favoriser la mobilisation des ressources visant des améliorations dans tout le système.
    1.3

    Identifier l’équipe chargée de la coordination 7-1-7

    Une fois la cartographie des parties prenantes terminée, le(s) champion(s) 7-1-7 doit(vent) guider l’identification d’une équipe chargée de la coordination de la mise en œuvre de l’approche 7-1-7. Certes, la mise en œuvre nécessite l’implication du personnel de plusieurs équipes couvrant les tâches de surveillance, d’enquête et de réponse, cependant elle a plus de chances de progresser si la responsabilité des premières étapes, y compris la coordination des parties prenantes, est confiée à une seule équipe. L’équipe de coordination 7-1-7 doit s’attendre à travailler avec le(s) champion(s) afin de mener les premières discussions avec les parties prenantes, d’identifier les rôles et les responsabilités, de suivre les progrès de la mise en œuvre et de s’engager dans une action soutenue de sensibilisation des parties prenantes et de plaidoyer. Idéalement, l’équipe de mise en œuvre devrait être responsable de la préparation et de la réponse aux situations d’urgence et devrait disposer à la fois d’un personnel adéquat et du pouvoir de mobilisation nécessaire pour assurer la coordination de la mise en œuvre et le suivi des progrès.

    7-1-7 EN ACTION

    Participation des parties prenantes et structure de coordination en Ouganda

    L’Ouganda a commencé à mettre en œuvre l’approche 7-1-7 en identifiant tout d’abord un champion au sein du ministère de la Santé par le biais d’engagements individuels dans différentes directions. Le responsable du centre national d’opérations d’urgence de santé publique (PHEOC), un haut fonctionnaire bien placé pour exercer une influence sur les activités de préparation et de réponse, s’est ensuite fait le champion de l’introduction de l’approche dans tous les ministères. Sur la base des recommandations du champion, les parties prenantes travaillant dans les domaines de la coordination, de la collecte de données, de l’amélioration des performances, de la planification nationale, de la communication et du plaidoyer ont été contactées individuellement pour évaluer leur intérêt. Cette démarche a ouvert la voie à une participation plus formelle des parties prenantes et à une planification conjointe de la mise en œuvre.

    La coordination de la mise en œuvre de l’approche 7-1-7 est désormais assurée par le PHEOC, qui est responsable des réponses nationales aux événements à haut risque ou géographiquement dispersés. La mise en œuvre a ensuite été étendue aux PHEOC régionaux qui coordonnent les réponses aux événements de moindre ampleur et à faible risque ne nécessitant pas de soutien national.

    1.4

    Sensibiliser les principales parties prenantes et évaluer leur intérêt

    Une fois que les parties prenantes susceptibles d’influencer efficacement la mise en œuvre de l’approche 7-1-7 ont été identifiées, il est nécessaire de les impliquer de manière cohérente et précoce. Des réunions informelles individuelles doivent être organisées pour présenter l’approche, répondre à toute préoccupation concernant la mise en œuvre et apporter des éclaircissements en cas d’incertitude. Ces réunions peuvent également jeter les bases des réunions ultérieures des parties prenantes et des activités de planification de la mise en œuvre.

    Les examens rétrospectifs constituent une approche supplémentaire pour présenter aux parties prenantes les avantages de la mise en œuvre de l’approche 7-1-7. Pour réaliser une analyse rétrospective, l’équipe de coordination applique l’approche 7-1-7 à des événements de santé publique récents et présente ses conclusions aux parties prenantes, démontrant ainsi directement comment l’approche peut être utilisée pour évaluer les performances du système et identifier les mesures correctives nécessaires. Les résultats de cette implication des parties prenantes peut ensuite être utilisés par le(s) champion(s) et l’équipe de coordination pour réviser leur cartographie des parties prenantes afin de traduire les niveaux d’intérêt perçus, d’éclairer la recherche d’un consensus et de définir les rôles dans la mise en œuvre.

    7-1-7 EN ACTION

     

    Un examen rétrospectif à Recife, Brésil

    Recife, l’une des dix plus grandes municipalités du Brésil, a mené une analyse rétrospective pour présenter l’approche 7-1-7 à un large éventail de parties prenantes. Le secrétaire à la Santé de Recife s’est fait le champion de l’événement, tandis que la Direction de la surveillance a été choisie pour coordonner l’analyse. La Direction de la surveillance a sélectionné les événements de santé publique des deux années précédentes et en a compilé les données de performance 7-1-7. Le secrétaire à la Santé a ensuite organisé une réunion pour présenter les données à un large éventail de parties prenantes des laboratoires, de la réponse, des technologies de l’information, de la santé animale et de la santé environnementale. Ces parties prenantes ont discuté des données de performance 7-1-7 et ont convenu de mesures correctives susceptibles d’améliorer la préparation aux épidémies. L’examen des performances des événements de santé publique par rapport à la cible 7-1-7 a été considéré comme un exercice utile et il a été convenu d’appliquer l’approche 7-1-7 aux futurs événements de santé publique.

    1.5

    Effectuer une analyse de la situation pour orienter l’approche de la mise en œuvre

    Avant d’élaborer un plan de mise en œuvre 7-1-7, il convient de procéder à une analyse de la situation afin d’identifier les systèmes existants de détection, de notification et de réponse aux événements, ainsi que les réunions et les plateformes utilisées pour réunir les parties prenantes de la surveillance, de la réponse et de la planification nationale. L’équipe de coordination doit effectuer l’analyse de la situation puis, conjointement avec la cartographie des parties prenantes, utiliser ces résultats pour orienter les processus et les actions de sensibilisation nécessaires au plan de mise en œuvre.

    Outils d’assistance:
    1.6

    Élaborer un plan de mise en œuvre

    Sur la base des résultats des engagements de sensibilisation avec les parties prenantes et de l’analyse de la situation, et sous la direction du ou des champion(s), l’équipe de coordination doit préparer un plan de mise en œuvre 7-1-7 conjointement avec les parties prenantes. Le plan de mise en œuvre doit :

    • décrire l’approche de la mise en œuvre (en temps réel ou après un événement) — voir Étape 2.1 ;
    • clarifier les rôles et les responsabilités des parties prenantes
    • définir les principales activités requises pour la mise en œuvre de l’approche 7-1-7 avec des calendriers appropriés (envisager des activités autour de la coordination, de la collecte des données, de l’amélioration des performances, de la planification nationale, de la communication et du plaidoyer) ;
    • proposer des mécanismes de suivi-évaluation, y compris des réunions de parties prenantes au cours desquelles les performances 7-1-7 pourront être examinées ; et
    • suggérer des mécanismes de financement susceptibles de soutenir les activités d’amélioration des performances.
    Outils d’assistance:
    1.7

    Valider le plan de mise en œuvre

    Une fois le plan de mise en œuvre élaboré, il doit être largement diffusé auprès des dirigeants et des parties prenantes concernées (identifiées à l’étape 1.2) afin qu’ils l’examinent. Selon le contexte, cette analyse peut être effectuée par une combinaison de courriels, de réunions individuelles avec les parties prenantes, de réunions existantes (par exemple, un Groupe de travail technique sur le RSI) ou d’un atelier d’orientation et de validation d’une journée.

    Quelle que soit l’approche utilisée, la validation du plan de mise en œuvre doit porter sur les points suivants :

    • Objectif de l’approche 7-1-7 pour l’amélioration des performances et le plaidoyer ;
    • Brève description des mesures de la promptitude de l’approche 7-1-7 ;
    • Exemple illustrant la manière dont l’approche 7-1-7 pourrait être appliquée à un événement de santé publique afin d’identifier les goulets d’étranglement en matière de performances, les éléments facilitateurs et les mesures correctives ;
    • Finalisation détaillée du plan de mise en œuvre, y compris les rôles et les responsabilités des différentes équipes, les approches de collecte des données 7-1-7, le calendrier et les lieux de convocation des parties prenantes pour l’examen des performances 7-1-7.

    Grâce aux processus de validation, les parties prenantes devraient comprendre clairement comment l’approche 7-1-7 documente les activités d’amélioration des performances, les processus et les délais de mise en œuvre de l’approche 7-1-7, ainsi que les rôles et responsabilités de chacun.

    1.8

    Lancer le plan de mise en œuvre

    Après avoir obtenu l’adhésion et la validation du plan de mise en œuvre par les parties prenantes, les autorités chargées de la mise en œuvre pourraient juger utile d’organiser un lancement officiel pour annoncer l’adoption de la cible 7-1-7. Cette initiative peut prendre la forme d’un événement formel en personne visant à réunir les parties prenantes en vue du lancement officiel d’un projet 7-1-7, ou d’une communication gouvernementale de haut niveau qui s’engage à investir dans l’approche 7-1-7. Les engagements officiels pourraient servir de base à une plus grande transparence dans les évaluations futures des performances de l’approche 7-1-7 et contribuer à responsabiliser les parties prenantes les unes envers les autres et envers le grand public. Ils peuvent contribuer à attirer l’attention, les ressources et la volonté politique dans l’optique d’améliorer la rapidité de la détection, de la notification et de la réponse en cas de menace pour la santé publique.

  3. Recueillir les données 7-1-7 en matière d’événements de santé publique

    L’approche 7-1-7 repose sur l’idée selon laquelle chaque événement de santé publique offre la possibilité de tirer des enseignements d’une expérience réelle et de s’améliorer. En évaluant les performances des systèmes nécessaires à la détection, à la notification et à la réponse, chaque événement de santé publique peut être utilisé pour identifier les goulets d’étranglement et les mesures correctives afin d’améliorer la préparation aux menaces futures. La présente section décrit comment l’approche 7-1-7 peut être appliquée pour identifier les goulets d’étranglement et les éléments facilitateurs de la détection, de la notification et de la réponse précoce, ainsi que les actions nécessaires pour l’amélioration des performances futures.

    2.1

    Choisir une approche pour la collecte des données 7-1-7

    Les administrations mettant en œuvre l’approche 7-1-7 doivent identifier les responsables de la collecte des données de performance 7-1-7. Idéalement, les données 7-1-7 sont saisies en temps réel pour chaque menace de santé publique par les personnes les mieux placées pour le faire, à savoir les professionnels de santé publique directement impliqués dans l’enquête initiale et la réponse. Les avantages de l’approche 7-1-7 sont maximisés lorsqu’elle est utilisée en temps réel pour soutenir une intervention en cours ; toutefois, la saisie de données en temps réel n’est pas toujours possible et il peut s’avérer nécessaire de collecter des données rétrospectivement à la fin de la réponse.

    Temps réelRétrospective
    – Immédiatement après la détection d’un événement

    – L’Outil d’évaluation 7-1-7 peut être utilisé par les autorités de santé publique ou par les équipes chargées de l’enquête initiale ou de la réponse rapide.
    – Immédiatement au terme d’une réponse à un événement (par exemple, « rétroaction immédiate »)
    – Dans le cadre d’une analyse après action (AAA)
    – Dans le cadre d’un processus d’examen multi-événements (examen rétrospectif, périodique ou indépendant).

    La collecte de données rétrospectives peut s’avérer utile, mais peut également prendre beaucoup de temps, et la localisation des données historiques pour toutes les actions de réponse peut constituer un défi particulier. Lorsque la collecte de données rétrospectives est jugée nécessaire, les données 7-1-7 peuvent être compilées à partir des sources suivantes :

    • Évaluation initiale des risques ;
    • Analyses épidémiologiques ;
    • Rapports sur la situation du foyer ;
    • Rapports de l’équipe de réponse rapide ;
    • Invitations aux réunions du centre d’opérations d’urgence ;
    • Système de gestion des événements ;
    • Rapports d’analyse après action (AAA)
    2.2

    Collecter les données 7-1-7 en matière d’événements de santé publique

    L’Outil d’évaluation 7-1-7 (docx / pdf) permet de recueillir des données 7-1-7 pour un événement unique. Les administrations peuvent décider d’utiliser cet outil, mais les champs de l’ Outil d’évaluation 7-1-7 peuvent également être intégrés dans des modèles existants pour les évaluations des risques, les rapports des équipes de réponse rapide ou les systèmes de gestion des événements. La présente section fournit des instructions détaillées et des exemples sur la manière de remplir l’Outil d’évaluation 7-1-7. En outre, un document dédié à la Foire aux questions a été élaboré.

    Capture d’écran de l’outil d’évaluation 7-1-7

    7-1-7 EN ACTION

     

    Intégration de l’approche 7-1-7 dans les rapports de l’équipe de réponse rapide au Nigeria

    Avant de mettre en œuvre l’approche 7-1-7, le Centre nigérian de contrôle et de prévention des maladies (NCDC) avait élaboré un modèle de rapport à l’usage des équipes de réponse rapide lorsqu’elles enquêtaient sur un événement de santé publique. Après l’introduction de l’approche, le NCDC a modifié le modèle de rapport pour y inclure les données collectées relatives aux mesures de la promptitude de l’approche 7-1-7 et la documentation des goulets d’étranglement. Les équipes de réponse rapide ont été chargées de fournir des données 7-1-7 dans les deux et sept jours suivant leur déploiement. Cette mesure a facilité l’examen immédiat par les parties prenantes des performances 7-1-7 et l’identification des goulets d’étranglement, ce qui a permis aux parties prenantes de prendre des mesures correctives pour y remédier et améliorer la réponse à l’épidémie en cours.

    2.2.1

    Déterminer la date d’apparition

    La date d’apparition est souvent inconnue lorsqu’un événement de santé est détecté pour la première fois. Les informations épidémiologiques recueillies au cours de l’enquête sur le foyer doivent être utilisées pour déterminer la date, sur la base de toutes les informations disponibles. La date peut ensuite changer au fur et à mesure que plus d’informations deviennent disponibles et que des cas antérieurs sont identifiés.

    L’approche permettant de déterminer la date d’apparition varie selon le type d’événement de santé publique :

    • Maladies endémiques : date à laquelle une hausse prédéterminée de la fréquence des cas par rapport aux taux de base s’est produite (par exemple, les seuils d’alerte de Surveillance intégrée de la maladie et riposte [SIMR]).
    • Maladies non endémiques : date à laquelle le cas de référence ou le premier cas épidémiologiquement lié a présenté ses premiers symptômes.
    • Autres menaces pour la santé : date à laquelle la menace répond pour la première fois aux critères d’un événement à signaler, sur la base des normes de notification existantes.

    Exemples de date d’apparition pour différents types d’événements

    Type d’événement Exemple de date d’apparition
    Maladie endémique (par exemple, paludisme) Les seuils d’alerte du paludisme sont basés sur la fréquence dans le pays X. logique 32, les cas de paludisme ont dépassé le seuil d’alerte de 50 cas pour 100 000 habitants dans le district Y. Comme les données sont agrégées et analysées chaque semaine, le dernier jour de la semaine épidémiologique 32 serait la date d’apparition.
    Maladie non endémique (par exemple, maladie à virus Ebola [MVE] chez l’homme) La date d’apparition du foyer est la date à laquelle le cas de référence ou le premier cas épidémiologiquement lié a présenté les symptômes de la MVE.
    Maladie animale (par exemple, grippe aviaire chez un oiseau) La date d’apparition du foyer est la première date connue d’apparition des symptômes chez un oiseau, ou la première date connue de décès si aucune autre donnée sur les symptômes n’est disponible.
    Autres menaces pour la santé (par exemple, produit alimentaire contaminé) La date d’apparition du foyer est la première date d’apparition des symptômes chez les personnes exposées au produit contaminé.
    2.2.2

    Déterminer la date de détection

    La date de détection est la date à laquelle l’événement de santé publique est détecté pour la première fois par une source quelconque ou dans un système quelconque. Pour la surveillance basée sur des indicateurs, la date de détection correspond à la date à laquelle les données relatives aux cas ou à la fréquence ont été enregistrées (par exemple, dans un journal, un formulaire d’enquête sur les cas, un formulaire de demande d’analyses de laboratoire). Pour la surveillance basée sur les événements (SBE), la date de détection correspond à la date à laquelle l’information sur l’événement a été enregistrée pour la première fois (par exemple, détectée par un système de veille médiatique, enregistrée par un agent de santé communautaire et par un opérateur de ligne d’urgence).

    Exemples de date de détection, par type de surveillance

    Type de détection Exemple de date de détection
    Surveillance basée sur des indicateurs (par exemple, données agrégées pour les cas de paludisme) Les épidémies de paludisme sont déclarées au niveau du district dans le pays X. La date de détection de l’épidémie de paludisme dans le district Y serait la première date à laquelle le district aurait agrégé les données et enregistré un dépassement du seuil.
    Surveillance basée sur les indicateurs (par exemple, cas de MVE détecté dans un établissement de santé) La date de détection est la date à laquelle l’établissement de santé a enregistré un cas suspect de MVE dans un système quelconque. Le plus souvent, cette date est attestée par le remplissage d’un formulaire d’enquête sur les cas ou de demande d’enquête de laboratoire, mais elle peut également figurer dans un dossier clinique.
    Surveillance basée sur les événements (par exemple, veille médiatique) Un foyer de rougeole s’est déclaré dans l’État Z depuis trois semaines, mais personne n’a agrégé ou analysé les données pour constater qu’un foyer s’est déclaré. Un journal local fait état d’une série de décès d’enfants probablement dus à la rougeole, qui est ensuite relevé par un analyste SBE de l’institut national de santé publique. La date de détection du foyer serait la date à laquelle cet événement a été enregistré par l’analyste SBE.
    Surveillance basée sur les événements (indicateurs ou surveillance communautaire basée sur les événements) Un agent de santé communautaire remarque une paralysie flasque aiguë chez un jeune enfant lors d’une visite à domicile. La date de détection est la date à laquelle l’agent de santé communautaire a enregistré le cas suspect de poliomyélite (par exemple, dans un journal de bord, une application mobile, un formulaire d’enquête).
    2.2.3

    Déterminer la date de notification

    La date de notification est la date à laquelle l’événement est signalé pour la première fois auprès d’une autorité de santé publique responsable de l’action. Pour les pays qui exigent que les événements à signaler soient notifiés à plusieurs niveaux de gouvernement responsables d’actions différentes, la date la plus ancienne à laquelle l’une de ces autorités de santé publique a été notifiée est la date de la notification. Souvent, l’autorité de santé publique la plus proche (ville, district) sera l’autorité de santé publique responsable de l’action et la première autorité de santé publique à être notifiée. Dans certaines directives, cette étape peut être appelée « déclaration » à une autorité de santé publique ou à une équipe de santé du district.

    La notification des autorités de santé responsables peut se faire d’une clinique à un agent de surveillance au niveau du district. Dans le cas d’une surveillance basée sur les événements ou lorsque les foyers sont détectés au niveau central, la notification à une autorité responsable peut se faire du niveau central au niveau infranational. Cette étape ne doit pas être confondue avec la notification à l’OMS telle que définie par le Règlement sanitaire international (2005), qui n’est généralement effectuée qu’après la prise de connaissance d’un événement par les autorités de santé publique locales ou nationales.

    Exemples de date de notification, par scénario de notification

    Scénario de notification Exemple de date de notification
    Maladie à tendance épidémique détectée par un agent de santé (par exemple, MVE) Date à laquelle un clinicien ou le point focal de surveillance de l’établissement de santé a contacté le service de santé publique ou le responsable local de la surveillance pour les informer d’un cas suspect de fièvre hémorragique virale. Remarque : si l’établissement a envoyé l’échantillon (c’est-à-dire détecté le cas) mais n’a pas contacté un service de santé publique ou un agent de surveillance local, et que les autorités de santé publique n’ont eu connaissance du cas suspect que lorsque les résultats de laboratoire ont été rendus disponibles, la date à laquelle les autorités de santé publique ont reçu les résultats de laboratoire constitue la date de notification.
    Événement détecté par un agent de santé communautaire Si un agent de santé communautaire a signalé l’événement directement à un agent de surveillance ou à un service de santé publique, c’est cette date qui constitue la notification. Si un agent de santé communautaire a signalé l’événement à un établissement de santé, la date de notification est celle à laquelle l’établissement de santé a signalé l’événement à l’agent de surveillance ou au service de santé publique.
    Événement détecté par une unité centralisée de veille médiatique Date à laquelle l’unité centralisée de veille médiatique ou le programme SBE a notifié les autorités de santé publique au niveau de l’administration responsable de l’enquête ou de la réponse à l’événement.
    Événement détecté par la surveillance basée sur des indicateurs agrégés Date à laquelle l’analyste ou le responsable de la surveillance a informé un membre de l’équipe chargée de l’enquête ou de la réponse de santé publique.
    2.2.4

    Déterminer la date d’achèvement de la réponse précoce

    L’approche 7-1-7 identifie sept mesures de réponse précoce qui doivent être menées à bien dans les sept jours suivant la notification. La date d’achèvement de l’intervention précoce est définie comme la date la plus tardive à laquelle l’une de ces sept mesures de réponse précoce est achevée :

    1. Lancer une enquête ou déployer une équipe d’enquête/de réponse ;
    2. Procéder à une analyse épidémiologique de la charge, de la gravité et des facteurs de risque, et réaliser une première évaluation des risques ;
    3. Obtenir la confirmation en laboratoire de l’étiologie de l’épidémie ;
    4. Mettre en place dans les établissements de santé des mesures appropriées de prise de charge des cas ainsi que celles de prévention et de contrôle des infections (PCI) ;
    5. Mettre en place des contre-mesures de santé publique appropriées dans les communautés touchées ;
    6. Entreprendre des activités de communication sur les risques ou d’engagement communautaire appropriées ;
    7. Mettre en place un mécanisme de coordination.

    Les sept mesures de réponse précoce peuvent ne pas être applicables à certains événements de santé publique. Par exemple, un événement peut être considéré comme présentant un risque faible, de telle sorte que le déploiement de contre-mesures et la mise en place d’un mécanisme de coordination ne s pas nécessaires. Pour les événements où certaines mesures de réponse ne sont pas applicables, la date la plus tardive parmi les mesures applicables doit être utilisée comme date d’achèvement de la réponse précoce.

    Outre la date d’achèvement de la réponse précoce, il est également recommandé d’examiner la date de déclenchement de la réponse précoce : date à laquelle la première des sept mesures de réponse précoce a été menée à bien. Bien que cette date ne soit pas utilisée pour calculer les mesures 7-1-7, elle est utile pour identifier les goulets d’étranglement dans le déclenchement de la réponse. It is suggested to aim to initiate the early response within 1 day of notification. Le déclenchement des mesures de réponse (c’est-à-dire la première mesure prise) dans un délai d’un jour peut faciliter le suivi des orientations existantes en matière de déclenchement des mesures de réponse, ainsi que le suivi des cibles du 13e PGT de l’OMS.

    Les mesures de réponse précoce, définies ci-dessous, indiquent le déclenchement plutôt que la fin d’une réponse et fournissent un cadre permettant de s’assurer que les piliers pertinents d’une réponse ont été activés. Elles fournissent des indicateurs simples, modifiés par des essais pilotes, pour identifier clairement la date à laquelle les mesures ont été prises. Certains pays ont constaté que le fait d’étendre les mesures de réponse précoce à la mise à disposition d’outils de travail spécifiques à un événement ou à une maladie, qui décrit des mesures de réponse détaillées et spécifiques, permet d’améliorer les performances et de renforcer la responsabilisation.

    Mesures de réponse précoce Exemples
    (La date la plus éloignée doit être utilisée dans le cadre 7-1-7 ; ces exemples ne sont pas exhaustifs)
    Lancer une enquête ou déployer une équipe d’enquête/de réponse – Date à laquelle le district a lancé une enquête en cas de suspicion d’épidémie ou en réponse à un signal
    -Lancer une enquête ou déployer une équipe d’enquête/de réponse
    Procéder à une analyse épidémiologique de la charge, de la gravité et des facteurs de risque, et réaliser une première évaluation des risques – Date de publication des premiers résultats des analyses épidémiologiques et d’achèvement de l’évaluation des risques
    – Date de publication du premier rapport de situation et d’indication du niveau d’évaluation des risques
    Obtenir la confirmation en laboratoire de l’étiologie de l’épidémie – Date à laquelle la confirmation en laboratoire de l’agent pathogène a été effectuée
    – Date à laquelle l’étiologie d’un empoisonnement toxicologique ou chimique a été confirmé
    Mettre en place dans les établissements de santé des mesures appropriées de prise de charge des cas et de prévention et contrôle des infections (PCI) – Date à laquelle une évaluation PCI a été lancée dans les établissements de santé concernés
    – Date à laquelle les procédures appropriées de prise en charge des cas ont été évaluées dans les établissements de santé concernés
    – Date à laquelle une formation en PCI ou à la prise en charge des cas a été mise en place
    – Date à laquelle les produits thérapeutiques, les vaccins ou les équipements de protection individuelle appropriés ont été distribués aux établissements de santé
    – Date à laquelle les cas connus ont été transférés dans un centre spécialisé ou une unité d’isolement disposant d’une capacité connue de prise en charge des cas et PCI pour l’étiologie en question
    Mettre en place des contre-mesures de santé publique appropriées dans les communautés touchées – Date à laquelle l’acquisition ou la distribution de produits destinés à prévenir la propagation de l’épidémie dans les communautés a commencé (par exemple, vaccins, sachets de SRO, agents antimicrobiens, traitement de l’eau, savon, insectifuges, moustiquaires ou équipements de protection individuelle)
    – Date d’annonce d’un rappel d’aliments ou d’un avis d’ébullition de l’eau
    – Date à laquelle une mesure sociale ou de santé publique a été établie (par exemple, port du masque, restrictions de voyage ou quarantaine)
    Entreprendre des activités appropriées de communication sur les risques et d’engagement communautaire – Date à laquelle un responsable local ou de la santé publique a annoncé l’épidémie
    – Date à laquelle des messages visant à réduire les risques ou à prévenir la propagation ont été publiés ou communiqués
    – Date à laquelle le dialogue avec les communautés a été entamé
    – Date à laquelle le sentiment ou les connaissances, les attitudes ou les perceptions de la communauté à l’égard de l’événement ont été évalués
    Mettre en place un mécanisme de coordination – Date d’activation du système de gestion des incidents (SGI)
    – Date d’activation du centre d’opérations d’urgence (COU)
    – Date de création d’une équipe spéciale ou d’un groupe de travail technique
    – Date de rédaction d’un plan d’action en cas d’incident
    2.2.5

    Calculer les trois mesures de la promptitude et déterminer si la cible 7-1-7 a été atteinte

    L’intérêt de déterminer les dates d’apparition, de détection, de notification et d’achèvement de la réponse précoce est de calculer les intervalles entre ces événements, appelés mesures de la promptitude. Le calcul des principales mesures de la promptitude permet aux responsables de la santé publique et aux autres parties prenantes de déterminer si les processus de détection, de notification et de réponse précoce ont été menés à bien en temps voulu et si l’événement a atteint la cible 7-1-7. Ces mesures de la promptitude permettent d’évaluer la performance des systèmes de surveillance et de réponse précoce, et d’identifier les goulets d’étranglement et les éléments facilitateurs en vue d’une planification et d’actions futures (voir les étapes 3 et 4).

    Calcul des mesures de la promptitude 7-1-7

    1. Délai de détection = Date de détection — Date d’apparition [Cible : 7 jours]
    2. Délai de notification = Date de notification — Date de détection [Cible : 1 jour]
    3. Délai d’achèvement de la réponse précoce = Date d’achèvement de la réponse précoce — Date de notification [Cible : 7 jours]
    7-1-7 EN ACTION

    Virus Nipah en Inde

    Le 29 août 2021, la famille d’un garçon de 12 ans, qui vivait près d’une ferme fréquentée par des chauves-souris Pteropus frugivores, l’a amené dans une clinique locale du district de Kozhikode dans l’État du Kerala, pour cause de maux de tête et faible fièvre. Au cours des trois jours suivants, le garçon a été transféré dans un hôpital, puis dans un autre, car son état s’est rapidement détérioré ; il a développé des symptômes graves, notamment une désorientation et une perte de connaissance.

    L’Inde ayant déjà connu quatre épidémies du virus Nipah depuis son apparition, dont l’une dans le même district de Kozhikode au Kerala, les médecins du district étaient prêts. Bien que le garçon soit beaucoup plus jeune que les cas précédents de Nipah et qu’il soit tombé malade en dehors de la saison typique de l’infection, sa présentation révélatrice de l’encéphalite et les protocoles clairs de signalement des symptômes ont permis d’envoyer immédiatement des échantillons à l’Institut national de virologie de Pune pour qu’ils soient testés le 3 septembre. Le lendemain, il a été confirmé que l’échantillon contenait des anticorps anti-Nipah. Tragiquement, le garçon a succombé au virus le 5 septembre.

    Dès que la présence du Nipah a été confirmée le 4 septembre, les autorités sanitaires ont été alertées et les hauts responsables de la santé des organismes locaux, régionaux, nationaux et de l’État se sont réunis dans le district de Kozhikode pour planifier et mettre en œuvre des mesures de réponse, publiant le 5 septembre un plan d’action détaillé et un manuel de pratique à l’intention de toutes les parties prenantes. Le groupe s’est réuni tous les jours, deux fois par jour au début, et a établi un Centre d’opérations d’urgence fonctionnant 24 h/24 dans une maison d’hôtes locale, où ils ont travaillé ensemble 24 h/sur 24.

    Avec l’aide d’une équipe pluridisciplinaire du Centre national de contrôle des maladies du gouvernement indien, des enquêtes épidémiologiques rapides et exhaustives ont permis d’identifier rapidement 240 contacts du cas de référence et d’autres cas potentiels dans les districts voisins ; les responsables ont également procédé à un échantillonnage et à des tests approfondis sur les chauves-souris frugivores à proximité de son domicile, le tout avant le 6 septembre. Le district avait retenu des épidémies précédentes l’importance de la recherche des contacts et de l’enquête sur les cas en matière d’efforts d’endiguement, ainsi que le rôle de la mise en place de centres de triage et d’installations d’isolement pour contrôler la transmission, d’un laboratoire de terrain pour des résultats de tests plus rapides, et des activités de communication sur les risques, ciblant les connaissances en matière de santé et le changement de comportement.

    Le public a été informé de la transmission du virus Nipah et des mesures de prévention par des points de presse quotidiens et une campagne médiatique « No Nipah », et les États voisins ont été rapidement alertés de la menace potentielle. Après une période d’attente prudente de 42 jours sans détection de nouveaux cas (deux fois la durée de la période d’incubation potentielle de 21 jours), le ministre indien de la Santé a annoncé la fin de l’épidémie le 17 octobre 2021.

    Date d’apparition, 29 août : Le premier cas connu a eu de la fièvre et sa famille a demandé des soins.

    Date de détection, 3 septembre : Le clinicien ayant déterminé que le patient pouvait être atteint du virus Nipah, a rempli un formulaire de demande d’échantillon et a envoyé l’échantillon pour qu’il soit testé.

    Date de notification, 4 septembre : Les responsables de la santé publique ont été notifiés du cas.’

    Date d’achèvement de la réponse précoce, 6 septembre : L’enquête a été lancée, le risque a été évalué, les contacts ont été placés en quarantaine, la présence du virus Nipah a été confirmée, le public a été informé du foyer et une structure de coordination a été mise en place.

    Délai de détection : « 3 septembre » – « 29 août » = 5 jours
    Délai de notification : « 4 septembre » – « 3 septembre » = 1 jour
    Délai de déclenchement de la réponse précoce : « 4 septembre » – « 4 septembre »= 0 jour (coordination entamée le même jour que la notification)
    Délai d’achèvement de la réponse précoce « 6 septembre » – « 4 septembre » = 2 jours

    Lire l’intégralité de l’histoire : https://preventepidemics.org/epidemics-that-didnt-happen/nipah/

    2.2.6

    Enregistrer les goulets d’étranglement et les éléments facilitateurs

    Si les mesures de la promptitude 7-1-7 fournissent un mesure quantitative des performances des systèmes de surveillance et de réponse précoce, ils ne permettent pas, à eux seuls, d’expliquer pourquoi les systèmes ont été performants ou non. Il est essentiel de documenter les goulets d’étranglement et les catalyseurs de la performance des systèmes afin d’identifier les meilleures pratiques ainsi que les systèmes ou processus spécifiques à renforcer. Les goulets d’étranglement et les catalyseurs sont des facteurs qui, respectivement, empêchent ou facilitent une action rapide.

    Après avoir enregistré les mesures de la promptitude et vérifié si la cible 7-1-7 a été atteinte, les personnes directement impliquées dans l’enquête et la réponse initiales pourront envisager d’organiser une session participative pour discuter des goulets d’étranglement, des éléments facilitateurs et de leurs causes profondes :

    • Examiner les données 7-1-7 pour identifier les goulets d’étranglement et les éléments facilitateurs en examinant les raisons potentielles qui ont pu entraver ou faciliter, selon le cas, la promptitude des processus dans les intervalles de détection, de notification et de réponse. Ces goulets d’étranglement et éléments facilitateurs peuvent être d’ordre technique, opérationnel ou politique.
    • Lors de l’identification des goulets d’étranglement, il convient de veiller à ce qu’ils soient clairs et à ce que les causes profondes soient déterminées afin de pouvoir y remédier ultérieurement. Des exemples de goulets d’étranglement clairs sont donnés ci-dessous. Les parties prenantes peuvent utiliser des méthodes de brainstorming telles que les « cinq Pourquoi », où il est simplement demandé « pourquoi » plusieurs fois de suite (environ cinq fois) jusqu’à ce qu’une cause profonde soit identifiée. D’autres méthodes pourraient être utilisées pour effectuer une analyse des causes profondes, comme le diagramme en arête de poisson, les entretiens individuels et les discussions de groupe.
    Caractéristiques d’un goulet d’étranglement incontestable Goulet d’étranglement contestable Goulets d’étranglement incontestables
    – Formulé en termes spécifiques
    – Définit la cause première d’un retard observé
    – Se concentre sur les problèmes systémiques et évite les reproches ou les plaintes individuelles
    « Transport au laboratoire » « Manque de véhicules dédiés à la collecte des échantillons dans les établissements de santé et à leurs transports vers le laboratoire»

    « Manque de carburant pour les véhicules de la clinique en vue du transport des échantillons de l’établissement de santé au laboratoire »

    2.2.7

    Proposer des mesures correctives

    Examiner la liste des goulets d’étranglement et proposer des mesures correctives susceptibles d’y remédier. Les mesures proposées doivent être aussi claires, spécifiques et réalistes que possible. Deux catégories de mesures correctives peuvent être mises en évidence par la mise en œuvre de l’approche 7-1-7 :

    • Mesures immédiates : mesures pour lesquelles les ressources nécessaires sont déjà disponibles pour commencer la mise en œuvre.
    • Mesures à plus long terme : mesures pour lesquelles les ressources nécessaires ne sont pas actuellement disponibles, mais qui devront être prises en compte dans la planification nationale future (par exemple, dans les Plans d’action nationaux pour la sécurité sanitaire, ou PANSS, ou dans les demandes de financement adressées au gouvernement ou aux bailleurs externes).

    La mise en œuvre des mesures immédiates doit commencer le plus tôt possible. Pour les épidémies en cours, ces mesures correctives doivent être intégrées au plan d’action d’intervention. Dans la plupart des contextes, l’équipe d’enquête et de réponse initiales qui propose des mesures correctives peut ne pas être habilitée à les mettre en œuvre ou ne pas disposer des ressources nécessaires pour le faire. Il est donc recommandé de présenter les mesures proposées à un groupe plus large de parties prenantes afin d’obtenir l’adhésion et les ressources financières nécessaires. Ce processus est décrit à l’Étape 3.

    Caractéristiques d’une mesure corrective incontestable Mesure contestable Mesure incontestable
    – S.M.A.R.T. (spécifique, mesurable, accessible, rationnelle, temporaire) et s’attaque aux causes profondes d’un goulet d’étranglement.
    – En outre, veillez à ce que la mesure soit liée aux autorités de mise en œuvre compétentes et aux possibilités de planification et de financement (pour les mesures à plus long terme)
    « Former le personnel du COUSP » « Concevoir et dispenser une formation de trois jours sur les protocoles de gestion des situations d’urgence à cinq membres du personnel COUSP »
    2.3

    Consolider les performances de l’approche 7-1-7 : mesures, goulets d’étranglement et mesures correctives

    Après chaque événement de santé publique, les données initialement saisies dans l’Outil d’évaluation 7-1-7 doivent être stockées en un seul endroit afin de faciliter l’analyse des performances pour les différents événements. Idéalement, ces données devraient être saisies dans des systèmes de gestion d’événements ou de projets utilisés pour suivre d’autres activités et collecter d’autres données de surveillance et/ou de réponse. Les administrations ne disposant pas d’un système de données approprié peuvent choisir d’utiliser cette Feuille de calcul de consolidation des données, qui est une base de données Microsoft Excel développée pour soutenir la mise en œuvre de l’approche 7-1-7. Cet outil contient quatre feuilles différentes :

    1. Saisir les données sur la promptitude : Cette page de la feuille de calcul permet aux administrations d’enregistrer les mesures de la promptitude, les goulets d’étranglement et les éléments facilitateurs pour chaque événement de santé publique examiné par rapport à la cible 7-1-7 ;
    2. Évaluer les résultats 7-1-7 : Cette page calcule automatiquement les trois mesures de la promptitude pour chaque événement de santé publique et génère des tableaux et des graphiques qui résument les performances de tous les événements saisis dans la feuille de calcul ;
    3. Suivre les mesures correctives : Cette page permet aux administrations d’enregistrer toutes les mesures correctives identifiées, ainsi que l’autorité responsable et l’état d’avancement de la mise en œuvre ;
    4. Analyse des goulets d’étranglement : Cette page facultative peut être utilisée par les administrations pour consolider les goulets d’étranglement identifiés lors de la mise en œuvre de la 7-1-7 et les classer par catégories, facilitant ainsi l’identification des types de goulets d’étranglement les plus courants. Cette analyse s’est avérée utile pour aider les administrations à hiérarchiser les mesures correctives à plus long terme à financer.
  4. Impliquer régulièrement les parties prenantes à l’approche 7-1-7 pour une amélioration rapide des performances

    Si les données 7-1-7 doivent être saisies par l’équipe d’enquête et de réponse initiales (Étape 2), il est essentiel d’impliquer régulièrement un groupe plus large de parties prenantes afin d’obtenir l’adhésion politique nécessaire pour hiérarchiser et remédier aux goulets d’étranglement, et améliorer les systèmes de détection et de réponse précoces. La présente section décrit comment les données 7-1-7 peuvent être partagées avec les parties prenantes afin de soutenir la mise en œuvre de mesures correctives permettant d’améliorer les performances.

    3.1

    Réunir les parties prenantes pour examiner les performances 7-1-7

    Un élément essentiel de la mise en œuvre consiste à décider d’une approche pour réunir les principales parties prenantes afin d’examiner les performances par rapport à la mesure 7-1-7 et de discuter des mesures correctives à prendre en vue d’une amélioration future. Bien qu’un examen en temps réel des événements soit idéal pour permettre des améliorations immédiates, différentes approches pourraient être utilisées pour réunir les parties prenantes, comme suit :

    Lieu Cadre Description
    Réunion relative à la réponse Centre d’opérations d’urgence, Groupe de travail national ou réunions du Système de gestion des incidents Examen rapide des performances 7-1-7 en cas de menace persistante pour la santé publique lors d’une réunion consacrée à la coordination de la réponse à cette menace
    Réunions d’examen courantes Réunions hebdomadaires ou mensuelles d’examen de l’épidémiologie ou des épidémies existantes L’examen des performances 7-1-7 en cas de menaces récentes pour la santé publique est intégré dans les réunions courantes qui rassemblent les principales parties prenantes
    Réunion d’examen multi-événements Réunion trimestrielle ou annuelle organisée spécifiquement pour examiner les performances 7-1-7 Réunion d’une demi-journée ou d’une journée entière consacrée à l’examen des performances 7-1-7 concernant plusieurs menaces récentes pour la santé publique
    Analyses après action Atelier AAA Analyse approfondie d’événements individuels ou multiples pour lesquels la cible 7-1-7 peut être utilisée comme référence de performance afin de mettre l’accent sur les domaines critiques à renforcer
    7-1-7 EN ACTION

    Réunir les parties prenantes pour examiner les performances 7-1-7 au Nigeria

    Le Nigeria met en œuvre l’approche 7-1-7 par l’intermédiaire de son institut national de santé publique, le Centre nigérian de contrôle et de prévention des maladies (NCDC). Pour garantir une mise en œuvre efficace de l’approche 7-1-7, une réunion mensuelle de surveillance nationale et d’examen des épidémies (NaSORM) a été réactivée afin de suivre la promptitude de la détection, de la notification et de la réponse aux épidémies par rapport à la cible 7-1-7 et de permettre aux parties prenantes de discuter des mesures correctives à prendre pour améliorer les performances futures des systèmes.

    3.2

    Présenter les performances 7-1-7 aux parties prenantes

    Une fois les parties prenantes réunies, les performances 7-1-7 doivent être examinées pour chaque événement de santé publique. Cet examen doit comporter les éléments clés suivants :

    • Brève description narrative de la menace pour la santé publique ;
    • Calendrier des principales étapes (y compris les quatre jalons 7-1-7) et calcul des trois mesures de la promptitude ;
    • Description des goulets d’étranglement et des éléments facilitant la détection, la notification et la réponse précoce ;
    • Proposition de mesures correctives pour remédier aux goulets d’étranglement et améliorer la préparation aux menaces futures.

    Le modèle de diapositive 7-1-7 d’examen d’un événement peut être utilisé pour présenter aux parties prenantes les données 7-1-7 relatives à un événement de santé publique unique. Ce modèle a été conçu pour permettre une présentation de 10 minutes qui sensibilise les parties prenantes aux goulets d’étranglement en matière de performance et facilite une discussion sur les mesures correctives appropriées et l’amélioration des réponses actuelles et futures.

    3.3

    Convenir des mesures correctives

    Le résultat de l’examen des performances 7-1-7 par les parties prenantes consiste en une liste consensuelle de mesures correctives. Les mesures jugées immédiates doivent être confiées à une autorité responsable disposant des ressources nécessaires pour les mener à bien. Les mesures à plus long terme doivent être documentées afin d’être prises en compte lors des activités de planification futures. Toutes les mesures doivent être enregistrées dans une base de données. Idéalement, les mesures 7-1-7 seront saisies dans des logiciels ou des bases de données de gestion de projet existants ou sur la feuille de suivi des mesures de la Feuille de calcul de consolidation des données. Toutes les mesures devront être élaborées sur la base des critères SMART (spécifique, mesurable, accessible, rationnelle et temporaire) décrits en détail à l’Étape 2.2.7.

    7-1-7 EN ACTION

    Identification des mesures correctives immédiates aux États-Unis

    L’examen des performances 7-1-7 pour un cas de rougeole aux États-Unis a permis d’identifier un goulet d’étranglement dans la réponse : il a fallu plusieurs jours pour recevoir le manifeste de vol d’une personne infectée par la rougeole. Après s’être rendu compte de ce retard, l’administration a constaté qu’elle n’avait pas le bon numéro de téléphone de l’aéroport pour demander les manifestes de vol. Une mesure immédiate a donc été prise : une personne a été chargée d’identifier le bon numéro de téléphone. Ce numéro de téléphone a été mis à jour, permettant à l’administration de recevoir un manifeste de vol dans un délai d’un jour pour un cas ultérieur de variole du singe.

    3.4

    Suivre les progrès dans la mise en œuvre des mesures correctives immédiates

    Lors des réunions courantes de réponse ou d’examen sur la mise en œuvre de l’approche 7-1-7, il convient d’inscrire à l’ordre du jour un point relatif à l’état d’avancement de la mise en œuvre des mesures correctives immédiates identifiées lors des réunions précédentes. Cette initiative permettra d’accroître la responsabilisation et de s’assurer que les mesures sont menées à bien en temps voulu et qu’elles conduisent à une amélioration des performances. Certaines mesures initialement retenues pour une mise en œuvre immédiate peuvent demeurer inachevées et devront finalement être envisagées avec d’autres mesures à plus long terme dans le cadre d’activités de planification futures.

  5. Synthétiser les performances 7-1-7 pour donner la priorité à la planification à long terme et à la responsabilisation

    En évaluant les performances réelles des systèmes de détection, de notification et de réponse précoce, la mise en œuvre de l’approche 7-1-7 génère des informations susceptibles d’être utilisées pour éclairer les décisions de financement et de planification. Cette approche ne remplace pas mais complète les éléments existants du cadre de suivi-évaluation du RSI, tels que l’outil d’auto-évaluation pour l’établissement de rapports annuels par les États Parties (SPAR) et l’outil d’Évaluation externe conjointe (EEC), qui évaluent tous deux les capacités des systèmes nationaux et non les performances réelles. Cette section décrit comment les données 7-1-7 peuvent être consolidées à travers de multiples événements et utilisées pour soutenir la priorisation des activités de financement et de planification par les parties prenantes.

    4.1

    Préparer les données consolidées pour analyse

    Avant d’analyser les données 7-1-7 consolidées, les mesures suivantes doivent être prises :

    1. Confirmer que toutes les données ont été saisies : Examiner la liste des événements de santé publique survenus au cours de la période considérée et confirmer que toutes les données ont été saisies dans les bases de données appropriées.
    2. Nettoyer les données : Examiner les données saisies dans les bases de données et vérifier qu’il ne manque aucun champ. En outre, vérifier les valeurs calculées pour chacune des trois mesures de la promptitude et confirmer que toutes les valeurs aberrantes (par exemple, les nombres négatifs, les grands nombres) sont correctes. Pour les administrations qui utilisent la Feuille de calcul de consolidation des données, cette vérification peut se faire en examinant les résultats de la feuille « Évaluer les résultats 7-1-7 » où les mesures de la promptitude sont automatiquement calculées et les champs vides ainsi que les valeurs négatives mis en évidence.
    4.2

    Produire et diffuser régulièrement un rapport de synthèse pour informer les parties prenantes sur les performances 7-1-7

    Les données 7-1-7 relatives aux événements de santé publique devraient être régulièrement synthétisées dans un rapport succinct destiné à être diffusé auprès des parties prenantes et des décideurs politiques. Les objectifs de ce rapport de synthèse sont les suivants :

    • Fournir un résumé de haut niveau des enseignements les plus importants tirés de la mise en œuvre de l’approche 7-1-7. Ces enseignements peuvent être classés par ordre de priorité en fonction de la fréquence observée des goulets d’étranglement ou des effets escomptés des interventions sur l’ensemble du système ;
    • Informer les parties prenantes des résultats obtenus par rapport à la cible 7-1-7 ;
    • Examiner les progrès dans la mise en œuvre des mesures immédiates sélectionnées pour améliorer la préparation aux épidémies ;
    • Consolider et diffuser les mesures à long terme afin d’éclairer la planification et les demandes de financement, notamment l’intégration dans les PANSS ou plans similaires et l’alignement sur les priorités des bailleurs de fonds.

    La fréquence idéale de diffusion du rapport de synthèse variera en fonction du nombre d’événements de santé publique enregistrés dans une administration, des ressources humaines disponibles, de la périodicité des activités de planification et des possibilités de financement qui pourraient contribuer à la bonne exécution des mesures correctives. Au minimum, un rapport devra être élaboré et diffusé peu avant chaque cycle de planification. Les sous-étapes ci-dessous décrivent les éléments clés d’un rapport de synthèse.

    Outils d’assistance:
    4.2.1

    Calculer la proportion d’événements atteignant les cibles 7-1-7 de la mesure de la promptitude

    Le calcul de la proportion d’événements répondant à chaque composante de la cible 7-1-7 permet aux parties prenantes d’avoir une bonne compréhension des performances d’une administration. Il peut aider à comprendre si les systèmes utilisés pour la détection, la notification ou la réponse précoce sont capables de mener à bien les mesures appropriées en temps opportun. Il est recommandé aux pays de présenter la proportion d’événements répondant à chaque composante de la cible 7-1-7, plutôt que de présenter des valeurs médianes. Les résultats médians pourraient être interprétés à tort par les parties prenantes comme un succès, alors qu’ils indiquent uniquement que la moitié des événements a atteint la cible et que des besoins cruciaux de renforcement du système pourraient subsister.

    Les administrations pourront effectuer les calculs suivants :

    • La proportion d’événements qui atteignent chacune des trois composantes de la cible 7-1-7 ;
    • La proportion d’événements qui ont atteint les trois composantes de la cible 7-1-7 ;
    • Pour chacune des sept mesures de réponse précoce, la proportion d’événements pour lesquels la mesure de réponse précoce a été achevée dans les 7 jours.
    4.2.2

    Évaluer les progrès dans le temps

    Les administrations ayant mis en œuvre l’approche 7-1-7 sur plusieurs périodes considérées pourront évaluer si la proportion d’événements atteignant la cible 7-1-7 augmente au fil du temps. Cette évaluation permet de démontrer les progrès (ou l’absence de progrès) aux parties prenantes.

    4.2.3

    Catégoriser les goulets d’étranglement afin d’établir des priorités (facultatif)

    La mise en œuvre de l’approche 7-1-7 permettra de dresser une liste des goulets d’étranglement et des mesures correctives proposées. Pour faciliter l’établissement des priorités, certaines administrations ont jugé utile de classer les goulets d’étranglement par catégories, les catégories les plus courantes suggérant les domaines les plus susceptibles de nécessiter des mesures correctives et des investissements.

    Une liste des catégories de goulets d’étranglement a été élaborée pour soutenir ce processus. En outre, la Feuille de calcul de consolidation des données contient une feuille permettant de dresser la liste des goulets d’étranglement et de les affecter à une catégorie. Un tableau est alors automatiquement généré, indiquant la fréquence de chaque catégorie de goulet d’étranglement.

    4.2.4

    Analyses supplémentaires (facultatif)

    En fonction du contexte d’une administration et du nombre d’événements examinés à l’aide de l’approche 7-1-7 au cours de la période considérée, il peut être envisagé d’inclure les analyses supplémentaires suivantes dans un rapport de synthèse :

    • Performance 7-1-7 par type d’événement ;
    • Performance 7-1-7 par zone géographique (par exemple, région ou district) ;
    • Examen des goulets d’étranglement les plus courants en matière de détection, de notification et de réponse ;
    • Examen des goulets d’étranglement selon le(s) niveau(x) du système de santé où ils se produisent (par exemple, au niveau de la communauté, de l’établissement de santé, au niveau intermédiaire ou au niveau national).
    4.3

    Utiliser l’approche 7-1-7 pour hiérarchiser les activités à financer

    L’approche 7-1-7 identifie les goulets d’étranglement et les mesures correctives qui pourraient être intégrées dans l’élaboration des cycles de planification opérationnelle (annuelle) ou stratégique (pluriannuelle), notamment les Plans d’action nationaux pour la sécurité sanitaire (PANSS). Dans de nombreux contextes, la mise en œuvre efficace du PANSS a été entravée un manque de hiérarchisation des priorités. L’intégration de l’approche 7-1-7 dans le processus PANSS et l’accent mis sur les domaines identifiés pour l’amélioration des performances permettent de définir un nombre plus réaliste de priorités par domaine technique du RSI en vue de leurs financements et de leurs mises en œuvre.

    Dans l’optique de faciliter ce processus :

    • Veiller à ce que les parties prenantes essentielles soient impliquées dans l’examen des événements, afin qu’elles comprennent l’approche 7-1-7 et les raisons de l’identification des goulets d’étranglement et des mesures correctives correspondantes ;
    • Veiller à ce que les mesures correctives soient attribuées aux domaines techniques pertinents du RSI, étant donné que les priorités des domaines techniques sont généralement définies avant d’être consolidées dans les plans nationaux ;
    • L’approche 7-1-7 doit être prise en compte conjointement aux résultats du RSI et d’autres évaluations, notamment les recommandations de référence de l’OMS, afin de déterminer les priorités du PANSS. Lors de la détermination des priorités au cours d’une période de mise en œuvre, les goulets d’étranglement et les mesures correctives de l’approche 7-1-7 peuvent être intégrés en tant qu’éléments supplémentaires ou inclus à la suite d’une redéfinition des priorités des actions pertinentes du cycle précédent.

    Le rapport de synthèse est conçu pour intégrer les informations dont les parties prenantes ont besoin pour soutenir ces étapes et doit être diffusé aux parties prenantes avant les réunions de planification nationales.

    7-1-7 EN ACTION

    Utilisation des données 7-1-7 pour éclairer la priorisation des activités lors de la planification opérationnelle en Ouganda

    Le ministère ougandais de la Santé et l’Institut des maladies infectieuses ont utilisé l’approche 7-1-7 pour documenter la planification opérationnelle du PANSS 2023. Avant l’atelier de planification du PANSS, les parties prenantes se sont réunies pour examiner les résultats de l’approche 7-1-7 et identifier les goulets d’étranglement courants et les mesures correctives correspondantes. Ces résultats ont ensuite été confiés aux responsables des domaines techniques du RSI, qui ont comparé les données aux recommandations de l’outil d’auto-évaluation pour l’établissement de rapports annuels par les États Parties (SPAR) et l’outil d’Évaluation externe conjointe (EEC) afin de déterminer les priorités pour le prochain cycle de mise en œuvre du PANSS. Par exemple, l’utilisation de l’approche 7-1-7 a permis d’identifier un goulet d’étranglement dans la détection de l’anthrax et de la fièvre hémorragique virale en raison d’un manque de sensibilisation des communautés. Ce constat a amené à accorder la priorité à l’élaboration et à la distribution de matériel d’éducation communautaire dans le plan opérationnel annuel.

    Organigramme adopté par l’Ouganda

  6. Utiliser la cible 7-1-7 pour le plaidoyer et la responsabilisation

    Des cibles clairement formulées peuvent aider à identifier les points forts et des points faibles, et l’analyse des goulets d’étranglement peut mettre en évidence les financements et les ressources nécessaires à l’amélioration. Les résultats de l’utilisation de l’approche 7-1-7, notamment les performances par rapport aux trois mesures et l’identification des goulets d’étranglement, peuvent ensuite être traduits en éléments de plaidoyer. L’approche 7-1-7 offre également un moyen facile de saisir les améliorations et d’en rendre compte une fois que les investissements ont été réalisés. Cela crée un cercle vertueux de responsabilisation et de plaidoyer en fournissant aux parties prenantes une vision claire des progrès et une mesure du retour sur investissement.

    Le financement adéquat des plans nationaux constitue un défi majeur pour l’amélioration des capacités de sécurité sanitaire, tant dans les pays à revenu élevé que dans les pays à faible revenu. Des efforts considérables ont été déployés pour améliorer les initiatives de planification multisectorielle, notamment le PANSS, mais l’intégration de ces plans dans les cycles nationaux de planification et de budgétisation est essentielle pour leur mise en œuvre effective. Dans une publication récente sur le processus d’élaboration de son PANSS, le Cameroun a recommandé que le PANSS soit accompagné d’une stratégie de financement.

    Cette étape se concentre sur la traduction des enseignements issus de l’approche 7-1-7 en messages clairs à l’intention des différentes parties prenantes afin de promouvoir un financement accru et renforcer la mise en œuvre, ainsi que les processus visant à améliorer le plaidoyer budgétaire.

    5.1

    Planifier le plaidoyer à l’aide de la boîte à outils du plaidoyer budgétaire en vue de la préparation aux épidémies

    Les résultats des analyses 7-1-7 ou le rapport de synthèse permettent de faire ressortir les priorités d’investissement issues des exercices de planification et de priorisation menés à l’Étape 4, et de déterminer si elles se prêtent être traités par le biais d’actions de plaidoyer.

    Une analyse de la situation peut alors s’avérer utile pour évaluer le contexte spécifique du pays, comprendre les changements nécessaires à mettre en œuvre (politique, budget ou programme), soutenir la traduction des priorités d’investissement en objectifs spécifiques (par exemple, l’augmentation du financement national pour les priorités identifiées par l’approche 7-1-7 dans le cadre du prochain cycle budgétaire), et servir de base à l’élaboration d’une stratégie de plaidoyer ciblée.

    L’évaluation de la situation politique et du processus budgétaire peut permettre d’élaborer des approches plus ciblées afin de garantir que les plans élaborés à l’Étape 4 soient intégrés dans le processus de planification budgétaire. Les outils nécessaires à la réalisation d’une analyse de la situation, notamment la cartographie du cycle budgétaire, la situation politique et la cartographie des parties prenantes, sont fournis dans la Boîte à outils du plaidoyer budgétaire.

    Outils d’assistance :

    5.2

    Utiliser l’approche 7-1-7 pour soutenir la communication de votre objectif de plaidoyer

    La cible 7-1-7 peut attirer l’attention du monde sur la nécessité d’une réponse efficace et rapide aux épidémies et devenir un point de ralliement pour un cycle vertueux de plaidoyer et de responsabilisation. Une fois l’analyse de la situation achevée et les objectifs et stratégies politiques définis, l’approche 7-1-7 peut être utilisée comme un outil de communication efficace sur les systèmes et les actions nécessaires pour renforcer la sécurité sanitaire.

    7-1-7 EN ACTION

    Un examen rétrospectif multi-pays identifiant les goulets d’étranglement courants

    Un examen rétrospectif de la gestion des événements par cinq pays (Brésil, Éthiopie, Liberia, Nigeria et Ouganda) constitue un exemple de la manière dont l’approche 7-1-7 a été utilisée pour sensibiliser le monde aux investissements clés nécessaires au renforcement de la sécurité sanitaire. Cet examen a montré que moins de 25 % des foyers survenus dans ces pays ont atteint la totalité de la cible 7-1-7. Il a ensuite synthétisé les goulets d’étranglement les plus courants. L’étude a également montré que les retards dans la détection intervenaient principalement au niveau des établissements de santé, tandis que les retards dans la notification et la réponse se notaient le plus souvent au niveau intermédiaire/infranational. Le document préconise des investissements accrus dans les établissements de santé et la formation du personnel de santé afin d’améliorer la détection et le signalement rapide des maladies, ainsi que le renforcement des mécanismes de réponse au niveau infranational.

    Les communications avec les parties prenantes peuvent être entreprises de différentes manières, en utilisant diverses tactiques et ressources, seules ou combinées, avec des ajustements au fil du temps. Elles peuvent s’appuyer sur la stratégie de plaidoyer ciblée élaborée à l’Étape 5.1. Par nature, les parties prenantes auront des intérêts et des domaines d’influence différents.

    Les différents types de rôles des parties prenantes peuvent inclure :

    Les parties prenantes gouvernementales :

    Les parties prenantes gouvernementales exercent une influence sur les éléments des budgets nationaux et sur les priorités de mise en œuvre. La cible 7-1-7 permet aux gouvernements d’identifier les points d’échec et les goulets d’étranglement dans les réponses aux épidémies. Étant donné que l’approche 7-1-7 met en évidence l’interaction des différents systèmes, elle permet de cibler la responsabilisation plutôt que de se contenter d’attribuer vaguement les échecs des réponses. Elle fournit des données pour faciliter la prise de décision : où diriger l’attention, les formations, l’assistance technique et le financement. Les ministères de la Santé, les Instituts nationaux de santé publique (INSP), les responsables locaux et autres peuvent se référer à des rapports transparents pour plaider en faveur d’un investissement accru des ressources nationales dans les systèmes afin d’améliorer les performances par rapport à la cible 7-1-7. Ils peuvent également utiliser l’approche 7-1-7 pour accroître et cibler le soutien des bailleurs externes, tout en s’assurant que les fonds seront affectés aux besoins essentiels et que les impacts seront mesurés.

    Société civile et communautés :

    La société civile et les communautés ont été parmi les forces les plus puissantes à plaider en faveur des ressources et des programmes pour lutter contre la pandémie de VIH, et à exiger des responsables qu’ils rendent des comptes lorsque des lacunes étaient constatées. Au cours des dernières décennies, elles ont utilisé les objectifs de traitement du VIH pour mobiliser l’action. La société civile et les organisations communautaires peuvent avoir un impact majeur en termes de mobilisation de fonds en faveur de la préparation et de la réponse aux épidémies, tout en suivant l’utilisation desdits fonds et en exigeant des comptes. L’approche 7-1-7 peut davantage soutenir les efforts des activistes pour obtenir une attention et un financement accrus en cas de lacunes et d’investissement inadéquat des gouvernements dans la préparation aux épidémies.

    Les bailleurs de fonds et les partenaires de développement :

    La réticence à financer la préparation aux épidémies s’explique en partie par l’absence de mesures simples des progrès accomplis et par l’absence de priorités dans les besoins de financement. Comme dans le cas du VIH, les données synthétisées recueillies à l’aide des mesures 7-1-7 peuvent permettre aux bailleurs de fonds et aux partenaires de développement (notamment les fondations, les donateurs bilatéraux, les banques de développement et les fournisseurs d’assistance technique) de comprendre comment orienter au mieux les ressources et structurer le financement des programmes, tout en proposant une mesure de l’impact du financement. Grâce à des paramètres mesurables et à une liste de besoins prioritaires fondée sur des données probantes — une condition pour obtenir des financements importants — l’approche 7-1-7 permet de concentrer les contributions financières sur les domaines où les besoins sont les plus importants et de s’assurer que les fonds sont dépensés rationnellement.

    En fonction des demandes spécifiques et des possibilités de participation, différents atouts et tactiques peuvent être utilisés pour faire de la cible 7-1-7 un outil de communication et de plaidoyer. Il s’agit notamment :

    • des ateliers ou des conférences de haut niveau pour obtenir un consensus et une adhésion ;
    • des réunions individuelles pour identifier les opportunités et obtenir des engagements ;
    • des présentations aux principaux comités ou groupes d’intérêt ;
    • des notes d’information ;
    • des campagnes médiatiques ;
    • des éditoriaux ou publications ;
    • des documents de planification.
    5.3

    Démontrer les progrès et communiquer les réussites

    La collecte et la synthèse régulières des données 7-1-7 (Étape 4) peuvent permettre de démontrer les progrès et de mettre en évidence

    les goulets d’étranglement persistants. Les rapports courants (trimestriels, annuels) peuvent également fournir des données probantes sur l’amélioration des performances aux parties prenantes (gouvernement, société civile et bailleurs de fonds) et un retour d’information détaillé sur la valeur de leurs investissements.

    Utiliser les mesures de la promptitude pour plaider en faveur des investissements et montrer les retours sur investissement

    Avant cet investissement dans la capacité de diagnostic, les pays d’Afrique avaient beaucoup de mal à déterminer avec précision les potentiels foyers de fièvre jaune

    Dr Seth Berkeley, PDG de Gavi, l’Alliance du vaccin

    La maîtrise de la fièvre jaune constitue un défi particulier. Il existe des vaccins efficaces, mais leur disponibilité est limitée pour diverses raisons, notamment leur coût élevé. La fièvre jaune peut s’avérer difficile à distinguer d’autres maladies infectieuses car le virus qui la provoque est similaire à d’autres virus et peut susciter une réponse immunitaire similaire.

    Une forte capacité de diagnostic est nécessaire pour différencier la fièvre jaune d’autres maladies qui pourraient nécessiter des stratégies d’endiguement différentes. Sur le continent africain, il fallait en moyenne 105 jours pour réaliser les tests de dépistage de la fièvre jaune. Conscient de ce défi, Gavi a mis en œuvre un programme visant à renforcer les capacités de diagnostic en Afrique, ce qui a permis de quadrupler le nombre de laboratoires capables de réaliser des tests de dépistage de la fièvre jaune. Pour démontrer l’impact de l’investissement, Gavi a souligné que le temps moyen pour effectuer un test de la fièvre jaune avait été réduit à 39 jours en 2020.

    Au Nigeria, les résultats ont été encore plus spectaculaires : les échantillons de fièvre jaune peuvent désormais être confirmés dans les 24 heures au laboratoire national de référence, accrédité par l’OMS pour la confirmation moléculaire en 2021.

    Si les performances par rapport aux mesures 7-1-7 ne progressent pas comme prévu, les données peuvent être utilisées pour indiquer où des investissements supplémentaires sont nécessaires. Les données collectées dans le cadre de l’approche 7-1-7 peuvent également être utilisées pour identifier les éléments facilitateurs et les aspects du système qui fonctionnent. Démontrer le succès des efforts de santé publique dans la prévention des épidémies et d’autres menaces pour la santé constitue un défi, car la marque du succès est quand rien ne se passe. L’approche 7-1-7 permet non seulement de rendre plus concret l’endiguement des menaces pour la santé publique, mais aussi d’identifier les facteurs spécifiques du système et les investissements porteurs de ce succès.

    7-1-7 EN ACTION

    Réponses accélérées au Nigeria après une analyse des goulets d’étranglement

    Le recours aux mesures de la promptitude et à la cible 7-1-7 peuvent aider les pays à identifier les investissements catalyseurs et à communiquer sur leur succès.

    De 2017 à 2019, il a fallu au Centre Nigérian de contrôle et de prévention des maladies (NCDC) une médiane de six jours pour prendre une mesure de réponse précoce essentielle dès la détection d’une épidémie — et plus d’un mois pour répondre à une épidémie sur cinq (20 %). Par exemple, une épidémie de méningite à Zamfara (un État du nord-ouest du Nigeria avec de grandes industries agricoles et aurifères) est restée 108 jours sans réponse du NCDC en raison d’un ensemble complexe de facteurs.

    Pour remédier à ce problème, le NCDC a créé, le 1er février 2019, le Revolving Outbreak Investigation Fund (ROIF) (Fonds renouvelable d’investigation des épidémies), qui permet de débloquer rapidement des fonds dans l’optique d’enquêter sur les épidémies infectieuses, de les surveiller et de les contrôler. Depuis lors, le délai médian de réponse à une menace virale est tombé à deux jours, soit une amélioration de 67 % par rapport aux deux années précédentes. Ces résultats ont été utilisés par les activistes pour promouvoir la création d’une ligne de financement de la réponse rapide dans le budget fédéral