5.3 Démontrer les progrès et communiquer les réussites
La collecte et la synthèse régulières des données 7-1-7 (Étape 4) peuvent permettre de démontrer les progrès et de mettre en évidence
les goulets d’étranglement persistants. Les rapports courants (trimestriels, annuels) peuvent également fournir des données probantes sur l’amélioration des performances aux parties prenantes (gouvernement, société civile et bailleurs de fonds) et un retour d’information détaillé sur la valeur de leurs investissements.
Utiliser les mesures de la promptitude pour plaider en faveur des investissements et montrer les retours sur investissement
Avant cet investissement dans la capacité de diagnostic, les pays d’Afrique avaient beaucoup de mal à déterminer avec précision les potentiels foyers de fièvre jaune
La maîtrise de la fièvre jaune constitue un défi particulier. Il existe des vaccins efficaces, mais leur disponibilité est limitée pour diverses raisons, notamment leur coût élevé. La fièvre jaune peut s’avérer difficile à distinguer d’autres maladies infectieuses car le virus qui la provoque est similaire à d’autres virus et peut susciter une réponse immunitaire similaire.
Une forte capacité de diagnostic est nécessaire pour différencier la fièvre jaune d’autres maladies qui pourraient nécessiter des stratégies d’endiguement différentes. Sur le continent africain, il fallait en moyenne 105 jours pour réaliser les tests de dépistage de la fièvre jaune. Conscient de ce défi, Gavi a mis en œuvre un programme visant à renforcer les capacités de diagnostic en Afrique, ce qui a permis de quadrupler le nombre de laboratoires capables de réaliser des tests de dépistage de la fièvre jaune. Pour démontrer l’impact de l’investissement, Gavi a souligné que le temps moyen pour effectuer un test de la fièvre jaune avait été réduit à 39 jours en 2020.
Au Nigeria, les résultats ont été encore plus spectaculaires : les échantillons de fièvre jaune peuvent désormais être confirmés dans les 24 heures au laboratoire national de référence, accrédité par l’OMS pour la confirmation moléculaire en 2021.

Si les performances par rapport aux mesures 7-1-7 ne progressent pas comme prévu, les données peuvent être utilisées pour indiquer où des investissements supplémentaires sont nécessaires. Les données collectées dans le cadre de l’approche 7-1-7 peuvent également être utilisées pour identifier les éléments facilitateurs et les aspects du système qui fonctionnent. Démontrer le succès des efforts de santé publique dans la prévention des épidémies et d’autres menaces pour la santé constitue un défi, car la marque du succès est quand rien ne se passe. L’approche 7-1-7 permet non seulement de rendre plus concret l’endiguement des menaces pour la santé publique, mais aussi d’identifier les facteurs spécifiques du système et les investissements porteurs de ce succès.
Réponses accélérées au Nigeria après une analyse des goulets d’étranglement
Le recours aux mesures de la promptitude et à la cible 7-1-7 peuvent aider les pays à identifier les investissements catalyseurs et à communiquer sur leur succès.
De 2017 à 2019, il a fallu au Centre Nigérian de contrôle et de prévention des maladies (NCDC) une médiane de six jours pour prendre une mesure de réponse précoce essentielle dès la détection d’une épidémie — et plus d’un mois pour répondre à une épidémie sur cinq (20 %). Par exemple, une épidémie de méningite à Zamfara (un État du nord-ouest du Nigeria avec de grandes industries agricoles et aurifères) est restée 108 jours sans réponse du NCDC en raison d’un ensemble complexe de facteurs.
Pour remédier à ce problème, le NCDC a créé, le 1er février 2019, le Revolving Outbreak Investigation Fund (ROIF) (Fonds renouvelable d’investigation des épidémies), qui permet de débloquer rapidement des fonds dans l’optique d’enquêter sur les épidémies infectieuses, de les surveiller et de les contrôler. Depuis lors, le délai médian de réponse à une menace virale est tombé à deux jours, soit une amélioration de 67 % par rapport aux deux années précédentes. Ces résultats ont été utilisés par les activistes pour promouvoir la création d’une ligne de financement de la réponse rapide dans le budget fédéral